Vous avez certainement entendu parler du Dogecoin, cette cryptomonnaie (dont l’emblème est un chien Shiba Inu) qui a vu le jour suite à une simple blague sur les réseaux sociaux et dont le cours a littéralement explosé. Pour faire le buzz dans le monde très concurrentiel des nouvelles cryptomonnaies dont la liste est impressionnante, ou tout simplement pour expliquer le fonctionnement de celles-ci, il est très fréquent de trouver des métaphores. Avec le SkiJeton, une cryptomonnaie fictive (*) sensée aider à partager les dépenses d’une promo d’étudiants à la neige, nous allons utiliser une métaphore pour vous faire comprendre le fonctionnement complexe de ces nouvelles monnaies numériques. Note (*) : Pour simplifier notre propos, faisons l’hypothèse que cette cryptomonnaie factice reprenne les principales caractéristiques techniques du Bitcoin.
Table des matières
Posons le problème du besoin initial des étudiants : le tiers de confiance
Notre groupe d’étudiants en école de commerce veut partager de façon équitable et sans tricher les dépenses collectives effectuées aux sports d’hiver (les frais de location du chalet, la nourriture, les cours de ski, …). Partis de chez eux un peu précipitamment, ils n’ont à leur disposition qu’un bloc note et un crayon. Ils choisissent dans le groupe une personne de confiance qui aura pour mission d’inscrire sur ce bloc les dépenses de chacun (ticket de caisse à l’appui). A la fin du séjour, ce tiers de confiance restituera (ou encaissera) équitablement les sommes trop perçues (ou dues). Pour le récompenser de l’effort fourni, le groupe décide de lui octroyer une somme d’argent.
Vous l’avez compris, ce mode de fonctionnement est une métaphore représentant le fonctionnement centralisé de nos institutions financières actuelles. Tous les acteurs accordent leur confiance à la banque qui assure un service (les transactions) et se fait rémunérer en conséquence (les frais bancaires).
Revenons maintenant à nos étudiants et supposons que le groupe n’arrive pas à s’entendre sur le choix d’une personne de confiance ou tout simplement que l’un d’eux ne veuille pas rémunérer ce dernier. Pour maintenir la bonne entente dans le groupe, les amis (très imaginatifs) décident alors d’utiliser un procédé révolutionnaire.
Le besoin revisité des étudiants avec l’utilisation de la blockchain
Sans tiers de confiance, comment procéder pour sécuriser le partage équitable des dépenses ? Les étudiants ont l’idée d’utiliser leur bloc note : une feuille est attribuée à chacun. Si l’un d’entre eux effectue une dépense pour la collectivité, il inscrit sur la feuille qui lui a été attribuée le montant déboursé, la devise (euros ou, dans notre cas, une monnaie fictive que les amis ont malicieusement appelée : SkiJeton), la date et le bénéficiaire de la dépense. Il appose ensuite sa signature.
De retour au chalet, tous les étudiants répliquent sur leur feuille individuelle la transaction en question et signent à leur tour leur document. Si plusieurs étudiants ont fait des dépenses, le processus de recopie est reproduit autant de fois qu’il y a eu de transactions. Chaque individu a ainsi en sa possession la liste de tous les débours de tout le monde : la transparence est totale !
Cette façon de procéder se rapproche du fonctionnement en P2P (pair à pair) des cryptomonnaies. Chaque feuille représente un des nœuds du réseau. Si une feuille vient à être perdue, c’est-à-dire si un des nœuds du réseau tombe (ordinateur en panne, réseau indisponible, .…), une copie à l’identique existe chez tous les autres étudiants, il n’y a donc pas de risque de perte de l’information.
De plus, cette information est sécurisée (métaphore avec la signature des étudiants) par un processus d’encryptage, d’où le nom de cryptomonnaies donné à ces monnaies virtuelles. A chaque étape d’inscription d’une transaction sur la feuille, un programme informatique vient crypter les données. Cette opération se fait grâce à deux systèmes de clés (genre mot de passe): une clé publique que partage tous les étudiants et une clé privée qui ne doit être divulguée sous aucun prétexte.
Pour revenir à notre métaphore estudiantine, la clé publique pourrait être, par exemple, le code du coffre-fort partagé dans lequel les étudiants conserveraient leurs feuilles individuelles. Seul le groupe d’amis peut ainsi avoir accès à l’information. Quant à la clé privée, nous l’avons vu, elle fait le pendant avec la signature apposée après chaque transaction.
L’ensemble de ces transactions cryptées, dupliquées à l’identique sur les ordinateurs du réseau en P2P, constituent une chaine de blocs (la fameuse blockchain que l’on associe au Bitcoin ou autres Alt-coins).
Avec le SkiJeton (ou toute autre crypto) on a donc abandonné le système verticalisé et opaque des banques pour passer à un système décentralisé et visible de tous les acteurs, du moins de ceux qui partagent la clé publique. Il n’y a plus aucun intermédiaire, donc pas de frais à prévoir pour rémunérer celui-ci. La validation des différentes écritures n’est plus effectuée par une autorité centrale (la banque) mais est réalisée par la communauté des utilisateurs. Voyons comment se fait cette validation ?
Le minage, le système de validation des blocs de transaction de la blockchain
Dans notre exemple précèdent, qui aura la charge de valider les écritures de SkiJetons inscrites sur les feuilles de nos étudiants ? Cela peut être un des membres du groupe, ou une personne extérieure que l’on qualifie alors de ‘mineur’ par analogie avec les ouvriers qui extraient le précieux métal jaune (nous verrons dans le chapitre suivant que la métaphore est loin d’être anodyne). Ces travailleurs des temps modernes ne descendent pas au fond d’un puits ou d’une galerie aurifère, mais sont confortablement installés devant leur ordinateur (leur ASIC ou leur carte graphique) pour faire tourner nuit et jour un bout de programme informatique.
Cette validation logicielle, ce ‘minage’, ne se fait pas après chaque écriture comptable car cela prendrait trop de temps CPU mais après chaque bloc. Pour revenir à notre exemple, on suppose que les étudiants attendent la fin de soirée pour traiter ‘en bloc’ l’ensemble des dépenses de la journée (le fameux ‘block’ de la blockchain)
A la mine, les ouvriers sont en concurrence pour trouver une pépite. Il en est de même avec les cryptos : c’est le logiciel qui aura le plus rapidement validé un bloc qui encaissera la récompense. La rémunération du mineur se fera en jetons ou en une fraction de jeton (ici le SkiJeton). Ce travail de minage, souvent qualifié de POW (Proof of Work), contribue ainsi à la création monétaire de la cryptomonnaie concernée.
Ainsi la boucle est bouclée : c’est grâce à la rétribution octroyée aux mineurs que le nombre de jetons augmente progressivement ! Pour chaque crypto, vous trouverez cette quantité de jetons disponibles sous l’appellation ‘Market Cap’ sur le site de CoinGecko : https://www.coingecko.com/
Pour éviter toute inflation, nous verrons dans un autre article que cette création monétaire est volontairement limitée (c’est le cas, par exemple du Bitcoin, avec un montant maximal de jetons fixé à 21 millions de BTC).
Mais nous allons terminer ici notre métaphore du SkiJeton qui aura permis à nos étudiants de gérer leurs dépenses au ski (sans intermédiaire et sans frais), et qui, nous l’espérons, vous aura fait comprendre le fonctionnement complexe de ces nouvelles monnaies numériques.
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