Quelles sont les grandes étapes du développement des NFT (de Satoshi à Beeple) ?

Voilà déjà 13 ans que le Bitcoin imprime sa suprématie dans la courte histoire des cryptomonnaies. Mais la ‘BTC dominance pourrait bien être détrônée par le challenger Ethereum qui, via ses ‘contrats intelligents’, a permis le développement des NFT, ces jetons non fongibles dont les applications sont innombrables. Année après année, de la création du Bitcoin à l’œuvre de Beeple, en passant par les ‘colored coins’ nous allons parcourir l’extraordinaire essor de cette technologie, rendue possible par la magie de la blockchain.

2009 : Création du Bitcoin et de sa blockchain associée

A tout seigneur tout honneur, les NFT n’existeraient pas si une petite communauté de geeks, parmi lesquels un geek mystérieux du nom de Satoshi Nakamoto, n’avaient créé une monnaie révolutionnaire, décentralisée, fongible et sécurisée ayant pour nom : Bitcoin.

2010 : Première plateforme d’échange entre Bitcoin et dollar US

Cette convertibilité entre le Bitcoin et le dollar ouvre la voie aux premiers sites marchand acceptant le BTC come moyen de paiement.

2011 : Premières Alt-coins incluant le Namecoin

En 2011 apparaissent les 2 premières Alt-coin : Litecoin, basée sur la blockchain du Bitcoin et surtout Namecoin, un token dédié à la gestion des noms de domaine. Les développeurs de Namecoin on l’idée d’insérer des métadonnées dans une transaction, celles-ci héritant de l’irréversibilité offerte par la blockchain.

2012 : Apparition des ‘colored coins’

Un mathématicien israélien Meni Rosenfeld publie un ‘white paper’ dans lequel il décrit la possibilité de différencier certains jetons en les ‘coloriant’. Ce marquage informatique ouvre la voie à la non-fongibilité qui sera la caractéristique majeure des futurs tokens NFT.

2015 : Naissance de l’Ethereum et des ‘smart contracts’

Ethereum, le principal challenger du Bitcoin (en termes de capitalisation), voit le jour en apportant les ‘smart contracts’ et les applications décentralisées, les ‘DApps’. Il s’appuie sur un protocole ERC20 définissant une liste commune des règles que doivent suivre les tokens fongibles de l’écosystème. Les contrats intelligents de Ethereum permettent le développement de Etheria, un jeu de monde virtuel où l’on peut construire tout et n’importe quoi.

2016 : Expérimentations multiples sur Counterparty et naissance du CryptoArt

En écrivant dans les marges de la blockchain Bitcoin, Counterparty améliore la création des jetons colorés et leur suivi grâce à une explorateur dédié. De nombreuses expérimentations voient le jour sur ce protocole, donnant naissance au projet Rarepepes. Les mèmes de collection sont lancés, ouvrant la voie à ce que l’on appellera désormais le CryptoArt

2017 : Création des NFT sur la blockchain Ethereum avec la norme ERC721

Sur la blockchain Ethereum, Dieter Shirley des Dapper Labs crée le standard ERC721 ouvrant la voie à la monétisation de tokens numériques uniques, non fongibles, contrairement donc aux tokens ERC20 qui sont fongibles. L’utilisation de ce standard permet le développement spectaculaire de CryptoPunks (des punks pixelisés) de CryptoKitties (élevage virtuel de chatons) et la révélation au grand public du potentiel de ces jetons non fongibles que l’on appellera désormais NFT. Les transactions marchandes de NFT se font principalement en Ethers, le token de Ethereum. Cette même année 2017, DADA.art ouvre la première place de marché pour le CryptoArt.

2018 : Boom des ICOs et des places de marché pour l’échange des NFT

Les premiers institutionnels investissent massivement dans les cryptomonnaies via des ETF, des contrats à terme et surtout des ICOs (Initial Coin Offering). Tezos, un concurrent d’Ethereum arrive ainsi à lever 232 millions de dollars. Suite au succès des CryptoKitties, de nombreuses places de marché, comme KnownOrigin ou SuperRare, apparaissent en surfant sur la norme ERC721, mais ne sont pas interopérables entre elles. Opensea (créée fin Décembre 2017) va changer la donne en offrant l’interopérabilité entre tous les objets virtuels, à condition que ceux-ci respectent la norme en question. Grace à son architecture ouverte, Opensea devient leader du marché dès 2018, offrant a tout un chacun la possibilité de lister ses NFT et d’en acquérir. De son côté, Domraider, première société française à réaliser une ICO, lance Auctionity, une plateforme accueillant des enchères NFT en langue anglaise

2019 : Le marché des NFT devient plus mature avec des ICOs qui se normalisent.

Après la fièvre des levées de fonds de la période 2017-2018, le nombre d’ICOs chute drastiquement en 2019, laissant la place à un marché plus mature.  Les cartes à collectionner (genre CryptoKitties) régressent légèrement alors que les jeux adossés à des NFT, principalement des jeux de rôle, comme MyCryptoHeroes sont en expansion.

2020 : Les jeux numériques (incluant Sorare et NBA Top Shot) prennent le relais du CryptoArt

Les jeux progressent dans les mondes virtuels (Decentraland), dans les jeux vidéo (Rabbids token) et dans les cartes à échanger (Gods Unchained). Créé en 2019 par Sorare, une société française, le jeu de fantasy football mondial du même nom reprend l’idée des cartes de joueurs de foot Panini et signe des partenariats avec près d’une centaine de clubs européens. Les cartes, estampillées NFT, sont des objets de collection qui atteignent des sommets. La carte de CR7 (alors sous contrat à la Juve) se vend à 12 000 dollars. Mais c’est la société canadienne Dapper Labs qui fait le buzz fin 2020 en lançant son jeu NBA Top shot : il ne s’agit plus de collectionner des cartes mais des actions marquantes du championnat de basket US.

2021 : L’explosion du marché des NFT avec les objets à collectionner, les jeux, l’art et l’arrivée du Métavers

Selon le site Statista.com, avec 14 milliards de dollars (pour ‘seulement’ 67 millions en 2020) ,   les ventes de NFT s’envolent en 2021, portées par les objets de collection (7 milliards), l’art et les jeux (2 milliards chacun), mais aussi par l’arrivée du Métavers (1/2 milliard), des Utilitaires (75 millions) et la Defi (20 millions). Et ne figurent pas dans ces chiffres les ventes aux enchères organisées par Sotheby’s ou Christie’s qui ont fait la une des médias en 2021, comme le jpg de Beeple adjugé à 69,3 millions de dollars.

Dans les ‘collectibles’, ce sont les œuvres numériques des CryptoPunks, du Mutant Ape Yacht Club ou encore des Hashmasks qui ont surperformé.

L’échange des NFT se fait principalement sur des réseaux de pair-à-pair (P2P) et c’est OpenSea qui reste largement en tête des ‘marketplaces’.

A noter, coté hexagonal, la 2ème levée de fonds (680 millions de dollars) réalisé par Sorare (le record pour la Frech Tech à ce jour)

2022 : La croissance de la Defi et du Métavers va-t-elle profiter aux NFT ?

Après le décollage des ventes de NFT en 2021, quels vont être les innovations phares pour 2022 ?

Si l’expansion de la Defi (Finance Décentralisée) profitera pour l’essentiel aux tokens fongibles, le Métavers devrait logiquement accroître le développement des NFT. L’échec de Meta (cypto Diem abandonnée, baisse de nouveaux clients facebook), a refroidi le marché, mais ce ne devrait être qu’un épiphénomène. Entrée dans le vocabulaire Collins en 2021, il ne faut pas oublier que les NFT sont un secteur naissant et chahuté par définition. Les nouveaux cas d’usage (dont la liste s’allonge tous les jours) , l’arrivée d’acteurs institutionnels importants (Carrefour en France) et l’engouement du grand public devraient assurer une croissance soutenue des NFT en 2022.

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